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Survol aérien de Bruxelles

Survol aérien de Bruxelles

La commune de Woluwe-Saint-Lambert à l’avant-garde du combat pour défendre les intérêts des habitants survolés

Le gouvernement régional flamand a adopté, le 30 mars 2024, un arrêté ministériel renouvelant, pour une durée indéterminée, le permis d’environnement de Brussels Airport Company (BAC) pour l’exploitation de l’aéroport de Bruxelles-National, qui expirait le 8 juillet 2024. Ce permis tient très peu, voire pas du tout compte des demandes formulées par les communes bruxelloises, dont celle de Woluwe-Saint-Lambert, et par la Région. A l’heure d’écrire ces lignes, la commune de Woluwe-Saint-Lambert a chargé son avocat d’étudier la possibilité d’introduire des recours contre ce permis.

 Toujours plus de vols et maintien des vols de nuit

A la lecture de ce permis, l’on constate en effet qu’il offre la possibilité à l’exploitant de l’aéroport d’augmenter le plafond annuel des mouvements d’avions à partir de 2032. Alors que la demande était d’en limiter le nombre à 220.000, le permis en prévoit aujourd’hui 240.000, ce qui offre un scénario de croissance de l’aéroport de l’ordre de 13%. On note, par ailleurs, qu’il autorise toujours les vols de nuit, tout en annonçant que les nuisances sonores pour les riverains diminueront notamment grâce aux nouvelles technologies à partir de l’été 2026. On y lit, en effet, qu’à partir de cette date, seuls les atterrissages satisfaisant à des normes sonores plus sévères seront permis entre 1h et 5h.

Ce permis d’environnement particulièrement insatisfaisant démontre, une fois de plus, que les autorités flamandes privilégient leurs intérêts économiques aux conditions de vie des riverains de l’aéroport. « Il s’agit du énième épisode de cette saga du survol aérien dans lequel les autorités politiques compétentes, et plus particulièrement le gouvernement fédéral, n’ont jamais eu le courage de trouver des solutions pour préserver le droit à la santé et à un environnement sain des personnes survolées », note l’échevin de l’environnement.

Une commune continuellement à l’offensive pour défendre ses habitants

Face aux carences des autorités compétentes, la commune de Woluwe-Saint-Lambert a toujours fait entendre sa voix et celle de ses habitants, et combattu cette situation inacceptable avec les moyens, principalement juridiques, mis à sa disposition (Survol aérien : plus de 10 ans d’actions fortes et continues pour préserver le droit à la santé et à un environnement sain).

Force est de constater que la décision des autorités régionales flamandes va à l’encontre de la volonté des autorités communales, de notamment :

  • interdire les vols de nuit entre 22h et 7h (nuit européenne),
  • réduire le nombre de mouvements aériens ou, à tout le moins, le maintenir à son niveau actuel,
  • limiter le trafic des avions les plus bruyants.

« Nous ne pouvons que nous étonner de l’absence de réaction du ministre fédéral Georges Gilkinet étant donné que les conditions fixées dans le permis d’environnement vont à l’encontre de sa promesse d’interdire les vols de nuit », précise encore l’échevin. « La responsabilité du gouvernement fédéral est écrasante dans ce dossier qu’il a laissé pourrir ! »

La commune de Woluwe-Saint-Lambert, comme les autres communes bruxelloises, n’ont dès lors pas d’autre choix que de s’en remettre une nouvelle fois à la justice pour faire respecter les réglementations en vigueur et les décisions judiciaires. « Nous attendons du soutien de la part des autorités bruxelloises qui disposent, ne l’oublions pas, de l’arrêté ‘Gosuin’. Il reste aujourd’hui le principal outil juridique permettant la défense des droits des personnes survolées », conclut l’échevin.